Journal de MusArte

Artiste peintre pour ce qui est de l’activité centrale, ne sachant que faire de mieux je mise par défaut sur mon monde intérieur et je me prends au jeu dans l’exploration des nombreuses facettes de la psyché. Je tente avec obstination de mettre en scène ce qui donne du sens.

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Lieu : France

Désertant les activités professionnelles dans le social et la formation, j’ai choisi en 96 de revenir à la peinture, ma première vocation. Le mot entéléchie est la clé de mes péripéties, la curiosité et la remise en question font partie de mes valeurs stables.

mardi, janvier 03, 2006

Temps de latence

Période où il semble ne se passer rien entre un stimulus et la réaction à ce stimulus.


Or moi, j’aime l’action, je me sens vivre bien dans l’effort, c’est en agissant que j’éprouve le sentiment d’existence. Je pèche généralement par dépassement du geste, par exubérance de mouvement. Je conçois trop souvent mon rapport à l’œuvre à la façon d’une lutteuse, pas de place pour les « temps morts » ! Impatience, inquiétude fondamentale, question de tempérament ?

Le temps de latence, je n’y avais pas songé, mais à force de multiplier les gestes à l’excès, je sature mon propre environnement jusqu’à ressentir l’urgente nécessité de lâcher prise. Cette idée est toutefois plus simple à énoncer qu’à appliquer. C’est dans cette perspective-là que je situe mon cheminement pendant ce workshop.

Comment laisser vivre cet intervalle de latence pendant la réalisation de l’œuvre ?
Cueillir les fruits du temps sans intervenir sur son déroulement ?
Exister sans agir ?
Laisser la tache aller à la rencontre de l’espace humide en suivant son allure, sans imposer mon rythme ?
Attendre tout le temps qui est dû à la matière pour qu’elle s’exprime complètement ?
Pari impossible ?


26 août 2005, Annette Genêt